Écrit par le cheikh
Toufik AMROUNI
Traduit de l’arabe par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên El Bidjê’î
Cela dit, certes, parmi les choses évidentes dans la croyance du musulman est que la puissance est uniquement en la Main d’Allâh. Il honore qui Il veut et humilie qui Il veut. De même, cette dernière ne peut être obtenue que par Sa faveur et Sa grâce. Celui qui la veut doit Lui rendre obéissance, à Lui la Majesté. Sans aucun doute, l’obéissance à Allâh est la cause de l’honneur, de la dignité et de la souveraineté. Allâh -Très-Haut soit-Il- a dit ﭼQuiconque veut la puissance (qu’il la cherche auprès d’Allâh) car la puissance toute entière est à Allâh : vers Lui monte la bonne parole, et Il élève haut la bonne action. Et quant à ceux qui complotent de mauvaises actions, ils auront un dur châtiment. Cependant, leur stratagème est voué à l’échec.ﭽFâtir (Le Créateur) V. 10-11.Les savants ont dit : « Celui qui obéit à Allâh est certes honorable, même s’il est pauvre et n’a pas d’assistants. » Par ailleurs, dans Son Noble Livre, Allâh -qu’Il soit Très-Haut- a réprimandé ceux qui tentent d’obtenir la puissance en dehors de Lui, Il a dit ﭼCeux qui prennent pour alliés des mécréants au lieu des croyants, est-ce la puissance qu’ils recherchent auprès d’eux? Alors qu’en vérité, la puissance appartient entièrement à Allâh! ﭽAn-Nisê’ (Les Femmes) V. 139. Donc, Il détient certainement la puissance parfaite et absolue avec ses trois catégories : la puissance de la force, la puissance de la victoire et la puissance de l’abstention.
Ainsi, quiconque voudrait vivre honoré et non humilié, qu’il honore alors sa propre personne par l’obéissance à Allâh -Le Très-Haut-, et par le suivi de Son Messager -prière et salut d’Allâh sur lui-. En effet, il a été rapporté, dans Le Mousned et autre, avec une chaîne narrative qui est bonne, que le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit : « L’avilissement et la mesquinerie sont infligés à quiconque s’oppose à mon ordre.»
Aussi,la supériorité et la puissance du serviteur sont conditionnées par le degré de son obéissance à son Seigneur, et le suivi de la Sounna de Son Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-. Car la puissance est à celui qui a cru en Allâh et suivi le Messager -prière et salut d’Allâh sur lui-. Allâh -Très-Haut soit-Il- a dit ﭼOr, c’est à Allâh qu’est la puissance ainsi qu’à Son Messager et aux croyantsﭽ El Mounêfiqoûn (Les Hypocrites) V. 8.
Et que le lecteur perspicace sache que la puissance dont nous parlons, ici, n’est pas la puissance matérielle qui se représente dans la force et le grand nombre des équipements ou des munitions, tel que le poète préislamique a dit :
Et je ne suis pas celui qui amasse le plus [de matériels],
Mais la puissance est pour celui qui détient les nobles valeurs.
Nous parlons plutôt de la puissance morale et spirituelle, qui est un sentiment qui s’enracine dans l’âme du croyant véridique et l’élève très haut, avec lequel il n’éprouvera, jamais, où qu’il soit, le sentiment du rabaissement ni de l’humiliation.
Ce sentiment (de la puissance spirituelle) émane de la force de la science islamique et de la foi, de la connaissance du mérite de la religion musulmane par rapport aux autres religions, et qu’elle est la religion dont Allâh -Le Très-Haut- n’acceptera pas une autre en dehors d’elle. Allâh -qu’Il soit Glorifié- a dit ﭼCertes, la religion acceptée d’Allâh est l’islam ﴿Êl cImrân (La Famille d’Imran) V. 19 ; et Il a dit également ﴾Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdantsﭽ Êl cImrân (La Famille d’Imran) V. 185.
De ce fait, celui qui est guidé à cette religion doit témoigner de la grâce d’Allâh à son égard. Et qu’il soit vraiment fier de ce qu’il est. Mais, il se doit également de prendre exemple de ces honorables Compagnons qui ont vécurent en même temps le paganisme et l’islam, reconnurent la différence entre les deux et connurent la grandeur de la faveur qui leur a été faite. Ainsi, se *******èrent-ils de l’islam et y vécurent fiers et honorés. Ils n’ont jamais recherché la puissance en dehors de lui. El Hêkim a rapporté dans Le Moustadrak (1/61), d’après Târiq Ibn Chihêb : « Une fois cOumar Ibn El Khattâb sortit au Cham et Aboû cOubeyda Ibn El Djarrâh était avec nous. [À un moment] ils arrivèrent à un gué (rivière) alors que cOumar fut sur une chamelle, il en descendit et enleva ses chaussons qu’il plaça sur son épaule, prit la bride de sa chamelle et traversa le gué, ce qui fit dire Aboû cOubeyda : ‘’Ô émir des croyants ! Toi-même fais-tu cela ? Tu enlèves tes chaussons et les mets sur ton épaule, puis tu prends la bride de ta chamelle et tu traverses le gué ? Je ne serais pas ******* si les habitants de cette cité t’aperçoivent dans cet état !’’ cOumar lui dit : ‘’fi ! Si quelqu’un d’autre dirait cela, Aboû cOubeyda, je ferais de lui une leçon pour la communauté de Mouhammed -prière et salut d’Allâh sur lui- ! Nous étions un peuple des plus humiliés, puis Allâh nous a honorés avec l’islam ; donc, quoique nous recherchions l’honneur en dehors de ce dont Allâh nous a honorés, Il nous humiliera’’. » [Hadith authentifié par El Albênî dans As-Sahîha » (1/117)].
L’honneur chez cOumar -qu’Allâh l’agrée- n’est donc pas dans la belle apparence, les beaux vêtements et l’élégance, mais dans quelque chose d’autre. Dans ce sens,le dicton qui dit : « L’honneur n’est pas dans les beaux habits » est vrai.
Cette expression franche, claire et émouvante énoncée par El Fêroûq 1 dispense de tout autre commentaire. Elle donne une équation fixe de la relation ferme entre la situation de puissance ou d’humiliation de notre communauté et la position qu’elle tient par rapport à sa religion, en s’y attachant ou en s’y éloignant. Car notre communauté n’a jamais été puissante si ce n’est quand elle tenait à sa religion, à ses fondements comme à ses branches. En revanche, elle n’a jamais été humiliée que depuis le jour où elle l’a lâchée et changée par des méthodes laïques et irréligieuses, par des philosophies occidentales de mécréance, qui ont fait dissoudre beaucoup de repères de nos personnalités, de nos valeurs normatives, et ayant altéré notre religion, notre langue et nos caractères ; tout cela au nom de la concordance avec la civilisation, de l’adaptation à notre époque et au développement ainsi que d’autres slogans brillants et trompeurs.
En effet, à travers les propos de certaines gens qui s’affilient à l’islam, l’Occident nous a fait croire que nous ne pourrions accéder au monde de la civilisation et du progrès, sauf si nous délaissions notre originalité et nous nous séparions de notre passé ; et que nous mettions l’habit de la dépendance et de l’imitation aveugles, que nous fondions et nous nous intégrions dans cette civilisation. Ils veulent ériger une muraille en acier entre l’originalité et la modernité. Mais hélas ! Beaucoup de défaitistes se sont laissés entraîner derrière cette idée perfide. Ils ne considèrent plus la religion que tels des us que l’individu pratiquera dans des espaces étroits et à des moments déterminés, et qu’elle n’a pas de rôle dans les autres affaires de la vie. Sans aucun doute, cela recouvre une ignorance énorme au sujet de la perfection de l’islam, qu’Allâh -Le Très-Haut- a fait qu’il soit bon et réformateur pour tout temps et toute époque, et qu’il est très facile que la communauté réunisse entre l’originalité et la modernité, si seulement ces gens 2 raisonnaient.
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1. Surnom de cOumar -qu’Allâh l’agrée- qui signifie le clairvoyant.
2. Cela veut dire les gens qui encouragent d’imiter l’Occident.
une présentation compléte et riche
merci et que dieu vous garde