أقترح عليكم هذه الصّفحة لندوّن فيها أروع ما يعجبكم من قصائد لشعراء ناطقين
باللغة الفرنسية أو الإنجليزيه
تكون مليئة بالعبر والحكم وما يفيد الإنسانية من معاني الإخاء والتسامح…
وأوّل ما أقترحه عليكم هذه القصيدة للشّاعر الإفريقي الكبير لايوبار صيدار سنغور
Cher frère blanc
Quand je suis né, j’étais noir
Quand j’ai grandi, j’étais noir
Quand je suis au soleil, je suis noir
Quand je suis malade, je suis noir
Quand je mourrai, je serai noir
Tandis que toi, homme blanc
Quand tu es né, tu étais rose
Quand tu as grandi, tu étais blanc
Quand tu vas au soleil, tu es rouge
Quand tu as froid, tu es bleu
Quand tu as peur, tu es vert
Quand tu es malade, tu es jaune
Quand tu mourras, tu seras gris
Alors, de nous deux
Qui est l’homme de couleur
الفكره منقوله …
و أرجوا التفاعل لنستفيد … و نفيد كل من يريد
أخوكم ساري
بس انا للاسف مش بعرف اكتب اشعار نهائي ولا بالعربي ولا بالانجلش
وانا مش بعرف فرنسي اصلا
لكن قرأت شعر بالانجليزيه في احدى المنتديات وعجبتني كلماته جداااااااا فقولت اجيبه تقرأوه معايا
Let’s start iT
I Love u SO Deeply
i love u so much
i love the sound of your voice
and the way that we touch
i love ur warm smile
and ur kind , thoughtful ways
the joy that u bring
to my life every day
i love u today , and every day
as i have fron the start
and i will love u forever
with all of my heart
بس علشان تبقى عارف انا اكيد مفهمتش الشعر الفرنسي بتاعك ههههههههههههههههههههههههههه
ميررررررررررررررررسي يا أختي على مشاركتك
Le Déserteur
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m’en vais déserter
Depuis que je suis né
J’ai vu mourir mon père
J’ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j’étais prisonnier
On m’a volé ma femme
On m’a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J’irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre
Refusez de partir
S’il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n’aurai pas d’armes
Et qu’ils pourront tirer
Boris Vian
Up into the cherry tree
Who should climb but little me?
I held the trunk with both my hands
And looked abroad on foreign lands
I saw the next-door garden lie,
Adored with flowers before my eye,
And many secret places more
That I have never seen before.
I saw a dimpling river pass
And be the sky’s blue looking-glass;
The dusty roads go up and down
With people tramping in to town.
If I could find a higher tree
Farther and farther I should see,
To where the grown-up river slips
Into a sea among the ships,
To where the roads on either hand
Lead onward into fairy land,
Where all the childen dine at five,
And where all the playthings come alive.
Robert Louis Stevenson
Le temps de vivre
Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler les pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l’odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l’accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l’eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il s’est relevé pour sauter
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps d’atteindre l’autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers les femmes.
Il avait eu le temps de vivre.
Boris Vian (1920 – 1959